lundi 19 septembre 2011

Pain

Je n'ai pas pu résister à faire une petite chauffe ce weekend, histoire de tester mon thermomètre et de vérifier comment se comporte le four.
J'ai commencé les hostilités avec un allumage "top-down", ou comment balayer en 10 minutes quarante années de certitudes incendiaires !



Ensuite  je suis monté tranquillement en température, pendant 3 heures, jusqu'à la pyrolyse. Le temps de retirer les braises, de passer la balayette et de laver la sole avec l'écové  (linge humide), la température est tombée à 345°C.
Le four est resté porte fermée pendant 1 heure pour amener le thermomètre à 270 °C, grave erreur : le temps de préparer les pains, de grigner et d'enfourner, la température a trop baissé. Il faisait tout juste 200 °C après avoir refermé la porte. En Résumé :
- 21 heure, 350 °C
- 22h15, 270 °C
- 23h45, 200°C
- 01h15, 185 °C
- 10h45, 110°C
- 11h30, 100°C
- 16h00, 87°C
- 20h45, 70°C. Fin des mesures !



Le pain n'a donc pas assez levé, sûrement à cause de la température trop basse et du manque d'humidité dans le four ( la croute est très dure). En revanche on peut retenir quand même quelques points positifs : le système de hotte a confirmé son efficacité, le thermomètre est très pratique ( la sonde K est rapide et précise ), la courbe descend assez doucement et devrait permettre d'enchaîner plusieurs préparations.

Mais la récréation est terminée, il faut retourner au boulot ! bonne semaine à tous (tes)  ...

vendredi 16 septembre 2011

fumisterie

Ouh lààà ... c'est la rentrée et je n'ai même pas eu droit à un cartable neuf... la rentrée avec son temps de chiotte, un peu moite et toutes les petites gâteries que notre ministre nous a concoctées pendant l'été.
C'est devenu un jeu entre lui et nous : il doit trouver chaque année de nouvelles astuces pour nous pourrir la vie et chaque année (avec l'aide de ses sous-fifres), il se surpasse.
Bon, j'avoue, je suis un peu vert de ne pas avoir pensé le premier au principe de la classe virtuelle. Un truc tout simple pourtant, il suffit d'imaginer un groupe d'élève qui ne sont jamais ensembles, qui sont justes dispatchés dans les autres classes où il y a des chaises de libres : quelques uns iront faire des maths dans la classe A pendant que d'autres suivront le français avec la classe B...etc, etc. Et tant pis si les élèves de la classe virtuelle ne préparent pas le même diplôme que ceux de la classe où ils "squattent" : les profs savent très bien faire 2 cours en même temps ( ça c'est une invention déjà ancienne, c'est la "pédagogie différenciée").

Mais plus que la classe virtuelle, ce que j'ai préféré dans les gadgets de la rentrée 2011 c'est la nouvelle circulaire sur les sorties scolaires, un vrai régal ! allez je ne résiste pas...

 
 


Cette circulaire pourrait aussi s'intituler " comment se tirer une balle dans le pied", le but, à peine caché, étant de rendre la vie impossible aux enseignants (du public)et de faire un maximum de cadeaux au privé et aux entreprises de transports.



ça commence, bien sûr, par clamer haut et fort le contraire de se qu'on va faire réellement :

"Les déplacements des élèves lors des sorties et voyages scolaires participent à la mission éducative des établissements (...)  Les nombreux bénéfices retirés par les élèves de ces expériences éducatives et pédagogiques doivent inciter les établissements à organiser ces déplacements."

on pose des conditions :

"Il est recommandé que la sortie ou le voyage scolaire concerne de préférence une classe entière accompagnée par un ou plusieurs de ses professeurs (...)"

on complique les conditions :

"Les élèves qui ne participent pas à une sortie à caractère facultatif doivent pouvoir bénéficier de l'enseignement devant leur être normalement dispensé."

Bon, et comment on fait pour accompagner une sortie et faire cours à ceux qui ne veulent pas y aller ??  rassurez-vous tout et prévu :

"Le décret n° 2005-1035 du 26 août 2005 relatif au remplacement de courte durée des personnels enseignants dans les établissements d'enseignement du second degré pose le principe selon lequel le remplacement des absences des enseignants d'une durée inférieure ou égale à deux semaines est organisé par protocole dans l'établissement.
Ce dispositif s'applique notamment lorsque les cours ne peuvent pas être assurés du fait de l'absence des enseignants accompagnateurs à l'occasion d'une sortie ou d'un voyage scolaire. Les modalités du rattrapage de ces cours doivent être étudiées dans le cadre de ce protocole."

Traduction : si des profs veulent accompagner une sortie ils doivent d'abord se débrouiller pour se faire remplacer.

Bon, allez, on a trouvé des collègues sympas qui font garderie, maintenant il faut financer notre sortie :

"Les sorties scolaires obligatoires sont gratuites et sont donc prises entièrement en charge par l'établissement.
Les sorties scolaires facultatives peuvent bénéficier d'un financement provenant de différentes sources, qui sont les suivantes :
- les crédits alloués par l'État : crédits pédagogiques ou dotations d'aide aux projets ;
- les aides attribuées par les collectivités territoriales ;
- les contributions du foyer socio-éducatif (FSE) au collège, de la Maison des lycéens (MDL) au lycée ou d'autres associations de type loi 1901. Elles sont versées à l'établissement sous forme de dons préalablement approuvés par le conseil d'administration de l'établissement ;
- les apports d'entreprises privées : les entreprises privées peuvent contribuer au financement d'un déplacement dans la mesure où cet apport n'est pas assorti d'une obligation publicitaire ;
- les ressources propres de l'établissement : un établissement peut financer sur ses ressources propres ou en mobilisant le fonds de roulement (...)."

Voilà ce que le ministre appelle un "large éventail de sources de financement" !!  Ça fait sérieux ça hein ! sauf que ça n'a ni queue ni tête : les établissement n'ont pas de fonds propres : ils dépendent d'une subvention de fonctionnement, versée par la région et qui permet juste de payer le chauffage et l'électricité. Toutes les autres suggestions de notre bon ministre reviennent à une seule : aller gratter à toutes les portes et pleurer pour une subvention (par les temps qui courent bon courage !!).
Le comble de l'hypocrisie étant de laisser croire que la Maison des Lycéen pourrait contribuer !! je rappelle que la MdL st une association de lycéens qui n'a même pas le droit de réclamer une cotisation à ses membre et qui n'a quasiment plus aucune ressource depuis que les distributeurs de boissons sont interdits dans les lycées ( encore une bonne idée de ministre ).

Mais ne nous laissons pas abattre ! on va faire au moins cher, en utilisant les véhicules personnels où ceux de l'établissement pour diminuer les coûts....   ben en fait non :

"En tout état de cause, il n'appartient pas aux enseignants, au regard de leurs obligations statutaires, de conduire des véhicules, que ceux-ci soient personnels, de location ou de service."

Et voilà, ce bon gros gâteau, qui risquait d'échapper aux sociétés de transport, leur a été rendu.

Je n'ai retranscrit qu'une petite partie de la circulaire et des milles tracasseries qu'elle inflige aux malheureux qui essaient encore de sortir les élèves des établissements, pour ceux qui veulent boire le calice jusqu’à la lie :

http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=57074

Et pour qu'il soit bien clair que le but ultime est de saboter le travail des fonctionnaire le texte précise :

"la présente circulaire (...) s'applique uniquement aux établissements publics d'enseignement du second degré (il est rappelé en effet que, s'agissant des établissements d'enseignement privés sous contrat, le directeur de l'établissement a pour seule obligation d'informer l'autorité académique des dates et de la durée des sorties et voyages scolaires)."   ite missa est !!


Trêve d'aigreurs, passons aux nouvelles du four. Je n'ai pas eu vraiment le temps d'affiner ma technique de chauffe mais les premiers essais ont révélé que la fumée était plus gênante que prévu (voir billet précédent).

Étant donné la météo je n'ai donc pas organisé de vraie "pizza party", de crainte de transformer les invités en jambons fumés, seuls Jak, son fiston et les intimes de "La Jeannette" ont servis de cobayes pour le moment, avec un stoïcisme admirable.
Pour limiter leurs souffrances (et faire accessoirement cesser les sarcasmes sur le petit rhume noir d'okilélé  ;-)) , je me suis donc attelé à la confection d'un collecteur de fumée, amovible, qui vient se placer devant la gueule de M. Four pendant la phase de chauffe :


Un seul essai pour le moment mais prometteur. J'ai aussi fait l’acquisition d'un thermomètre qui devrait permettre de mieux comprendre les caractéristiques du four et de commencer les essais de pain ...
Vivement les vacances !!!
Bonne fin de semaine à tous(tes).