mardi 28 juin 2011

du lourd !

Une semaine de canicule... comme la précédente elle n'a pas apporté grand chose pour les travaux en cours où prévus, on a signé les devis, c'est à peu près tout.

Petite info pour les abonnés de l'espace "invité", j'ai fini de scanner les diapos de l'année 1992, elle sont donc
visibles en ligne, je continue de remonter mon retard et 1993 devrait être disponible dès le weekend prochain.



A la recherche d'un peu de profondeur pour ce blog, j'ai imaginé ouvrir une rubrique "éducation", histoire de donner un éclairage de l'intérieur sur les évolutions de notre beau ministère. Il semble que la période qui vient sera riche en annonces spectaculaires, quoi de mieux en effet, pour se gagner la faveur du populo, que d'étriller un peu le mammouth ?
Nous avons donc eu droit au retour de la suppression des allocations familiales pour les parents des élèves absentéistes... une telle mesure "de bon sens" mérite qu'on s'y arrête un peu.
La plupart des commentateurs et des professionnels du secteur social ont souligné le caractère immoral et discriminant de cette nouvelle modalité de la chasse aux pauvres (il fut un temps où on aurait appelé ça la lutte des classes...).
Je veux simplement ajouter qu'il s'agit de déclarations purement démagogiques puisque cette possibilité, présente dans la Loi depuis de nombreuses années, n'a jamais été réellement mise en œuvre et ne le sera pas plus cette fois-ci. (et c'est tant mieux).
Pour ceux qui ont la flemme de se taper les textes dans leur intégralité donnons un aperçu de la "simplicité" du dispositif :
1) lors d'un entretien ou d'une réunion d'inscription l’établissement rappelle aux parents que leur responsabilité peut être engagée et aboutir à la suspension, la suppression des allocations familiales ou à des sanctions pénales.

2) lorsqu'une absence est constatée le contact est pris immédiatement avec les personnes responsables, de préférence par téléphone, sms ou mail.

3) sans réponse de la famille ce premier mode de transmission doit être suivi d'un courrier postal.

4) dès la première absence non justifiée l'élève est convoqué par le CPE "en lien avec le professeur principal" et un contact est pris avec les parents.

5) à partir de 3 demi-journées les personnes responsables sont convoquées et l'assistant de service social est alerté afin "d’évaluer la situation suivant les modalités appropriées, incluant le cas échéant, une visite au domicile." 
"l'équipe de l’établissement se concerte afin de rechercher l'origine du comportement [...].
"Les services municipaux, départementaux, associatifs, les équipes de prévention spécialisées et les équipes de réussite éducative peuvent à ce titre constituer des partenaires pertinents".
"Les absences sont consignées, pour chaque élève non assidu, dans un dossier [...] qui présente le relevé des absences en indiquant leur durée et leurs motifs ainsi que l'ensemble des contacts avec les personnes responsables, les mesures prises pour rétablir l'assiduité et les résultats obtenus".

6) à 4 demi-journées d'absence le chef d'établissement transmet sans délai le dossier à l'Inspecteur d'Académie, ce dernier peut confier au Conseiller technique de service social le soin d'effectuer des démarches supplémentaires [...]. Il importe que l'inspecteur d'académie se soit rapproché du référent académique parents et des partenaires [...].

7) l'inspecteur d'académie adresse un avertissement à la famille et saisit sans délai le président du conseil général en vue de la mise en place d'un contrat de responsabilité parentale [...]

8) le président du conseil général peut saisir le procureur de la république [...]

9) trimestriellement l'inspecteur d'académie communique au maire la liste des élèves [...]

Ouf ! nous sommes presque arrivés au bout de cette monstrueuse boursouflure bureaucratique ! et histoire d'enfoncer le clou le texte officiel précise " il importe en effet de conserver les preuves que ces démarches ont bien été effectuées [...]" !!
Bon alors, ça y est ? on lui coupe les allocs à ce salopard ?! Ah Ah Ah ! vous y avez cru hein ! et bien non, pas encore : cette possibilité n'est envisagée qu'en cas de récidive. Retour à la case départ !
Remarque: la Loi prévoit que ce sont les parents qui justifient les absences des enfants, l'établissement n'a absolument pas le droit de réclamer un quelconque certificat médical. C'est donc le CPE qui devra estimer "au pif" si ce que lui racontent les parents constitue une "excuse valable" ou un "motif légitime"...
Ultime précision : pour un lycée de taille moyenne comme le mien la vie scolaire traite un peu moins de 20 000 absences par an...
Voilà, ça méritait bien une campagne de propagande dans les médias, avec "reportage" truqué sur TF1 et faux témoins à l'appui... ( http://insecurite.blog.lemonde.fr/2011/06/26/tf1-et-lattachee-de-presse-du-conseil-general-de-nice-reflexions-sur-un-bidonnage/ )
Pendant ce temps la casse du service public d'éducation peut continuer, le magasin reste ouvert pendant les travaux...

Allez, bonne fin de semaine, la lutte continue !

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